Pourquoi ni Starewitch, ni Le Roman de Renard n’ont la place qu’ils méritent dans un ouvrage paru chez l’éditeur Capricci ?

Le Roman de Renard, Ladislas et Irène Starewitch.

   Il y a près d’un an nous avons été contactés pour écrire un article sur le film de Ladislas et Irène Starewitch Le Roman de Renard pour un éditeur, Capricci, qui préparait un livre intitulé « Le cinéma d’animation en 100 films ». Un article long qui signifiait l’importance accordée à ce film et au réalisateur.

  L’éditeur payait cet article un prix dérisoire, très largement inférieur aux pratiques habituelles, ce que j’ai accepté et j’ai écrit cet article.

   Au moment de choisir les illustrations, ledit éditeur a d’abord considéré que tout devait être gratuit, avant de refuser de payer des droits très minimes, très inférieurs aux pratiques d’autres éditeurs, qui lui étaient demandés. En conséquence il a rejeté mon article au prétexte qu’il devait être illustré, et a remplacé l’article prévu par un texte court rédigé par un autre auteur, bien loin des informations et analyses que je proposais.

   Nous considérons ces pratiques de refuser de payer un prix normal non acceptables. Une première fois passe pour l’article, une seconde fois ne passe pas pour les illustrations. Nous accomplissons un travail considérable de restauration des films de Ladislas Starewitch et les travaux de laboratoires ne sont pas gratuits, encore moins depuis le passage au numérique. Les choses ont un coût et une valeur. Cet éditeur ne distribue pas ses livres gratuitement, les librairies ne sont pas gratuites, ni les cinémas, ni les musées, ni aucun magasin… Idem pour le travail de recherche, de collecte, de conservation…

   En conséquence ni Starewitch, ni ce chef d’œuvre qu’est Le Roman de Renard n’ont la place qu’ils méritent dans cet ouvrage (publié en juin 2016) dont les critères qui ont présidé à la composition peuvent être, on le voit, assez éloignés des aspects artistiques et historiques. Combien de films et d’auteurs ont subi le même sort dans cet ouvrage ?

 

  ==> Ceux qui aiment vraiment ce film pour de bonnes raisons, pourrons consulter gratuitement le texte de l’article qui a été évincé de cet ouvrage, et nous vous annonçons une excellente nouvelle à venir pour la rentrée de septembre.

 

   Et s’il fallait un texte court, voici celui d’Alexis Hunot sur www.cultoropoing.com  

   "Le premier long-métrage français est l’œuvre d’un cinéaste né en Pologne, qui a travaillé en Russie et a réalisé une grande partie de sa filmographie en France. On aime ce côté international en cinéma d’animation.
  
Le Roman de Renard est une véritable débauche d’énergie, une frénésie qui ne s’arrête jamais. Et c’est bien là l’une des grandes forces du cinéma de Starewitch dès ses débuts. Il a compris très vite qu’il fallait recourir, pour certains films, à toutes les techniques du cinéma (notamment dans les mouvements de caméra), même si, bien sûr, cela rendait plus complexe l’animation. Starewitch est, pour cette raison, incontestablement le premier grand réalisateur du cinéma d’animation. Il employait déjà les anachronismes pour le plaisir de la comédie (oui, oui, bien des années avant Shrek) et avait encore développé sa technique d’animation de marionnettes – certaines mesuraient un mètre de haut !
   Difficile de ne pas craquer et de ne pas reprendre la sérénade du Chat pour la Reine."

             Alexis Hunot   http://www.culturopoing.com/cinema/dossiers-hommages-cinema/les-25-indispensables-du-cinema-danimation/20160614     (consulté en juin 2016).

François Martin, juin 2016.